Des parents tibétains forcés d'apprendre le chinois pour enseigner à leurs enfants.

La campagne du gouvernement chinois pour faire du chinois mandarin la principale langue parlée et écrite des Tibétains inclut désormais de donner aux parents la responsabilité d'enseigner à leurs enfants. Les parents tibétains, pour la plupart des nomades et des agriculteurs, dont la langue maternelle est le tibétain, sont obligés de suivre des ateliers et des cours.

L'accent mis sur les parents en tant qu'agents de la promotion de la langue est une nouvelle tactique pour mettre en œuvre les politiques du Parti communiste chinois qui érodent les droits des ethnies non Han vivant sous la domination chinoise, à pratiquer et à développer leurs langues locales. Ces politiques sont masquées par un jargon ambigu tel que la politique bilingue et un réseau d'internats coloniaux qui donnent la priorité à l'enseignement dispensé en chinois.

Cette décision intervient après que le ministère chinois de l'Éducation a publié un avis en juillet de l'année dernière indiquant que les jardins d'enfants de toutes les zones ethniques et rurales utiliseront la langue nationale commune à partir de l'automne de la même année. Cette nouvelle tactique introduit davantage le gouvernement chinois dans la vie privée des familles tibétaines, mettant les messages du PCC dans la bouche des parents tibétains lorsqu'ils communiquent avec leurs enfants. Cela met également la pression sur les parents pour qu'ils se tiennent au courant et comprennent pleinement les politiques, réglementations et lois en constante évolution qui régissent la langue.

Selon les recherches de Tibet Watch, de février à mars de cette année, au moins 16 ateliers obligatoires pour les parents ont été organisés dans une école secondaire de la préfecture autonome tibétaine de Golog, auxquels les responsables locaux étaient également tenus d'assister. L'une des réunions a eu lieu le 9 mars, qui, selon une source tibétaine, "vise non seulement à enseigner la langue chinoise mais aussi à réformer les pensées [des participants] par l'éducation chinoise". Des instructions par étapes ont été annoncées lors de la réunion, les parents étant invités à apprendre et à améliorer d'abord très bien la langue "commune", puis à aider leurs enfants à apprendre la langue dans le cadre de leur contribution au "Rêve chinois".

Un atelier similaire a également eu lieu dans le comté de Nyima, dans la soi-disant région autonome du Tibet. Selon un article de presse publié le 12 mars sur la plateforme WeChat du comté de Nyima, gérée par les autorités locales, les autorités du comté ont organisé une réunion pour ses responsables locaux, les membres du Parti et les Tibétains locaux sur « l'atelier et le test d'apprentissage de la langue commune nationale ». Le rapport indique qu'en plus des cours de langue, les participants ont été informés de la vision de Xi Jinping pour la Chine et qu'ils ont été encouragés à diffuser tout ce qu'ils avaient appris lorsqu'ils sont retournés dans leurs villages.

Pour les Tibétains, ces ateliers obligatoires s'ajoutent à des opportunités déjà réduites de pratiquer leur tradition et leur culture. Même dans leurs foyers, ils ne sont pas autorisés à garder des photos de leur chef spirituel exilé, Sa Sainteté le Dalaï Lama, et les représentants du gouvernement ne sont pas autorisés à pratiquer leur foi bouddhiste.

Tibetan parents forced to learn Chinese language to teach children - Tibet Watch

The Chinese government's campaign to push Mandarin Chinese as the main spoken and written language for Tibetans now includes giving parents the responsibility for teaching their children. Tibetan parents, mostly nomads and farmers, whose mother tongue is Tibetan, are being forced to attend workshops and classes.

https://www.tibetwatch.org