Par Choekyi Lhamo
DHARAMSHALA, 22 mars :
L'éminent écrivain, enseignant et écologiste tibétain Kunchok Tsephel Gopey Tsang aurait été libéré le 18 mars après avoir purgé 13 ans de prison. Il a été condamné à 15 ans de prison en 2009 pour "divulgation de secrets d'État". Le groupe tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie, basé à Dharamshala, a appris que la peine de prison de Tsephel avait été réduite de près de deux ans pour avoir sauvé la vie d'un "co-détenu" et pour avoir fait preuve d'une "bonne conduite".
"TCHRD comprend que Tsephel et les membres de sa famille sont sous étroite surveillance étant donné que Tsephel doit encore purger la peine supplémentaire de quatre ans de 'privation des droits politiques', qui permet au pouvoir discrétionnaire de la police d'imposer des restrictions extrêmes à ses déplacements et activités », indique le rapport publié lundi.
Tsephel était un responsable de l'environnement et le co-fondateur du premier site Web littéraire tibétain Chomei ("Lampe à beurre") avec le célèbre poète tibétain Kyabchen Dedrol qui a dirigé le mouvement littéraire connu sous le nom de "La troisième génération de poètes tibétains" qui promeut l'indépendance et l'individualisme. en pensant.
Son site internet fondé en 2005 a été fermé ou censuré à plusieurs reprises par les autorités chinoises. Il a été arrêté pour la première fois le 26 février 2009 après que sa maison a été perquisitionnée et que tous ses appareils, y compris un ordinateur, un appareil photo et un téléphone portable, ont été saisis. Après des mois de détention arbitraire, il a finalement été condamné le 12 novembre pour des accusations vagues lors d'un procès à huis clos par le tribunal populaire intermédiaire de Kanlho. Cependant, de nombreux rapports ont indiqué que ses accusations étaient liées au contenu de son site Web et au partage d'informations en dehors du Tibet pendant le soulèvement de 2008.
Tsephel, qui a la cinquantaine, est un résident du canton de Ngulra dans le comté de Machu de la préfecture autonome tibétaine de Kanlho. En 1989, il s'est exilé en Inde et a été inscrit à l'école TCV Suja à Bir, Himachal Pradesh, où il a étudié le tibétain et l'anglais pendant trois ans. Par la suite, il est retourné au Tibet en 1994 après avoir terminé ses études, puis a entrepris des études d'anglais et de chinois à l'Université Minzu de Pékin ; de 1997 à 1999, il étudie l'anglais à la North West Nationalities University de Lanzhou. Sa carrière d'enseignant a commencé à l'école intermédiaire tibétaine du comté de Machu, où il a également reçu le «Prix du meilleur enseignant» pour son service exemplaire en 2004.
Kunchok Tsephel était rédacteur en chef d'un site Web faisant la promotion de la littérature tibétaine classique et moderne.
Un écrivain tibétain emprisonné pendant 15 ans pour des écrits jugés séparatistes par les autorités chinoises a été libéré deux ans avant d'avoir purgé sa peine, sans qu'aucun mot ne soit disponible dans l'immédiat sur son état de santé actuel, selon des sources tibétaines.
Kunchok Tsephel, né en 1970, a été libéré le 18 mars et est retourné dans sa maison familiale dans le comté de Machu (en chinois, Maqu) dans la préfecture autonome tibétaine de Kanlho (Gannan) de la province de Gansu, a déclaré un groupe de défense des droits des Tibétains basé en Inde. semaine.
"Il est de retour avec sa famille maintenant, mais nous ne connaissons toujours pas son état de santé actuel", a déclaré à RFA Tsering Tsomo, directeur du Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie (TCHRD), citant des sources au Tibet.
"Tout ce que nous pouvons faire, c'est espérer qu'il va bien", a déclaré Tsomo. "Le gouvernement chinois maintient généralement les prisonniers politiques et leurs familles sous étroite surveillance, il nous est donc très difficile d'obtenir plus d'informations pour l'instant.
"Cependant, nous exhortons les autorités chinoises à autoriser Kunchok Tsephel et les autres prisonniers politiques tibétains en général à se faire soigner dans l'hôpital de leur choix et à s'abstenir d'imposer des restrictions arbitraires à Tsephel et aux membres de sa famille", a-t-elle ajouté.
Les raisons invoquées pour la libération anticipée de Tsephel incluent un dossier de "bonne conduite" en prison, y compris le sauvetage de la vie d'un codétenu, a déclaré Tsomo sans donner plus de détails.
Rédacteur en chef de Choemei (Butter Lamp), un site Internet fondé en 2005 avec le poète Kyabchen Dedrol pour promouvoir la littérature tibétaine, Tsephel a été arrêté le 26 février 2009 par des agents de sécurité chinois qui ont fouillé son domicile et confisqué son ordinateur. Il travaillait comme agent environnemental pour le gouvernement chinois au moment de son arrestation.
Tsephel a ensuite été détenu dans un lieu tenu secret jusqu'au 12 novembre 2009, date à laquelle le tribunal populaire intermédiaire de Kanlho l'a condamné lors d'une audience à huis clos à 15 ans de prison pour « divulgation de secrets d'État », une accusation qui n'a jamais été officiellement expliquée.
Tsephel avait auparavant étudié le tibétain et l'anglais pendant trois ans dans une école tibétaine de l'Himachal Pradesh, en Inde, avant de retourner au Tibet à la fin de ses études en 1994. Il a ensuite été détenu et torturé pendant deux mois en 1995 pour son implication présumée dans des activités politiques, selon un rapport de Free Tibet, basé à Londres.
Autrefois une nation indépendante, le Tibet a été envahi et incorporé à la Chine par la force il y a plus de 70 ans.
Les autorités chinoises suppriment régulièrement les sites Web rédigés en langue tibétaine afin de maintenir le contrôle sur le Tibet et les régions peuplées de Tibétains des provinces de l'ouest de la Chine et d'empêcher les manifestations contestant le régime de Pékin.
Traduit par Tenzin Dickyi pour le service tibétain de RFA.
Écrit en anglais par Richard Finney.
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