Les disparitions forcées au Tibet sont un « schéma inquiétant », selon des experts de l'ONU.

Par Choekyi Lhamo

DHARAMSHALA, le 16 septembre :

Quatre experts et organes indépendants des Nations Unies en matière de droits de l'homme ont qualifié le cas croissant de détenus tibétains de « modèle inquiétant de détentions arbitraires et au secret, de procès à huis clos et d'accusations et de verdicts inconnus contre la minorité religieuse tibétaine en Chine, certains d'entre eux équivalant à des disparitions forcées. La Campagne internationale pour le Tibet (ICT) basée aux États-Unis a déclaré que les experts ont exhorté le gouvernement à fournir des informations sur le sort des deux Tibétains, Rinchen Tsultrim et Go Sherab Gyatso, et à expliquer les motifs juridiques de leur arrestation et de leur détention.

Le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions involontaires et forcées, le Groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires et les rapporteurs spéciaux sur les questions relatives aux minorités et à la liberté de religion ou de conviction ont exprimé leur vive préoccupation face à la disparition présumée des deux Tibétains. Le responsable du plaidoyer de l'ICT auprès des Nations Unies, Kai Mueller, a appelé à leur libération immédiate : «Ils doivent être libérés immédiatement, car ils ont été emprisonnés uniquement pour avoir exercé la liberté d'expression et de pensée. La détention prolongée au secret est préoccupante en raison du danger de torture contre les détenus portés disparus. »

Rinchen Tsultrim a été arrêté en août 2019 avec deux autres moines de la région de Kordo du comté de Ngaba dans la région d'Amdo au Tibet oriental et aurait été condamné à quatre ans et six mois à la prison de Chengdu le 23 mars. L'homme de 29 ans serait inculpé d'« incitation à diviser le pays », pour avoir exprimé son opinion sur l'application de messagerie chinoise WeChat en 2019. En septembre, aucun membre de la famille n'avait vu Rinchen en personne ou par des moyens virtuels, selon le rapport.

L'éminent écrivain tibétain Go Sherab Gyatso a été arbitrairement détenu à la fin du mois de janvier de cette année sans aucune information concernant les charges et l'endroit où il se trouve. L'écrivain réputé avait passé des années en prison, d'abord en 1998 pour avoir protesté contre les programmes chinois de « rééducation » qui ont abouti à une peine de quatre ans de prison. Il a également participé au soulèvement de 2008 lors des Jeux olympiques d'été de Pékin et a été condamné à plus d'un an pour avoir mobilisé un groupe de moines du monastère de Kirti à Lhassa. En 2011, il a été détenu à Chengdu par les autorités après qu'un moine du monastère de Kirti s'est immolé à Ngaba.

Enforced disappearances in Tibet a 'worrying pattern': UN experts - Phayul

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