Huit autres Tibétains sont arrêtés dans le Sichuan à cause des photos et des droits linguistiques du Dalaï Lama.

Bon nombre des plus de 100 personnes arrêtées depuis fin août avaient promu l'utilisation de la langue tibétaine, un élément important de l'identité nationale tibétaine.

La police de la province du Sichuan (ouest de la Chine) a arrêté ce mois-ci huit autres résidents d'une commune tibétaine de la préfecture de Kardze, arrêtant six moines et deux femmes laïques dans le cadre d'une répression par les autorités des droits linguistiques et de la possession d'images interdites du chef spirituel tibétain le Dalaï Lama, selon des sources mentionné.

Les arrestations dans le canton de Dza Wonpo du comté de Sershul (en chinois, Shiqu) dans la préfecture autonome tibétaine de Kardze (Ganzi) ont fait suite à une vague de détentions antérieures fin août qui a vu plus de 100 habitants du canton également arrêtés, ont indiqué des sources dans des rapports antérieurs. .

Le 3 septembre, la police a placé en détention six moines du monastère de Dza Wonpo, dans la commune, et les a escortés sous haute surveillance jusqu'à leurs quartiers pour inspecter leurs biens, a déclaré mardi à RFA un Tibétain vivant en Inde, citant des contacts dans la région.

"Ils ont ensuite été conduits au siège du comté de Sershul, où ils sont actuellement détenus", a déclaré la source de RFA, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. « Deux femmes de la ville ont maintenant également été détenues », a-t-il ajouté.

L'identité des personnes détenues et les détails des charges retenues contre elles n'étaient pas disponibles dans l'immédiat, en raison de la répression stricte par la police chinoise des communications dans les zones tibétaines.

De nombreux Tibétains arrêtés lors de raids antérieurs dans la région à partir du 25 août étaient membres d'un groupe local faisant la promotion de l'utilisation et de la préservation de la langue tibétaine, désormais remplacé sur ordre du gouvernement par le chinois comme seul moyen d'enseignement en classe dans les écoles locales. dit la source.

"Cette politique d'éducation que le gouvernement chinois met actuellement en œuvre de manière agressive pourrait être l'une des raisons de cette série d'arrestations dans la région, où ils rassemblent des Tibétains qui plaident simplement pour la protection de la langue tibétaine", a-t-il déclaré.

Interdiction des photos

La vague d'arrestations en cours à Dza Wonpo montre que le gouvernement chinois « ne peut tolérer des preuves de loyauté des Tibétains envers une force autre qu'elle-même », a déclaré Sophie Richardson, directrice de la Chine à Human Rights Watch, basé à New York.

« Il n'y a aucune loi interdisant la possession de photos du Dalaï Lama qui soient conformes au droit chinois et international des droits de l'homme, et toute personne détenue sur cette base devrait être immédiatement libérée », a-t-elle déclaré.

Considéré comme un séparatiste par les dirigeants chinois, le dalaï-lama a fui le Tibet pour s'exiler en Inde au milieu d'un soulèvement national raté de 1959 contre le régime chinois, qui a pénétré dans l'ancien pays himalayen et l'a annexé par la force en 1950.

Les autorités chinoises maintiennent une emprise étroite sur la région, restreignant les activités politiques des Tibétains et l'expression pacifique de leur identité culturelle et religieuse, y compris le droit d'être éduqué dans leur propre langue.

Région politiquement sensible

La région de Dza Wonpo a été le théâtre de nombreuses manifestations contre la politique et le régime chinois depuis que des manifestations généralisées ont balayé les régions tibétaines de Chine en 2008, a déclaré Nyima Woeser, chercheuse au Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie basé à Dharamsala, en Inde.

"Le gouvernement chinois considère donc Dza Wonpo comme une région politiquement sensible, et elle reste sous étroite surveillance", a-t-il déclaré.

"Avec ces dernières arrestations, il y a maintenant près de 121 Tibétains arrêtés depuis août, et ce que nous avons appris, c'est que la plupart de ces Tibétains détenus étaient membres d'un groupe social qui vise à protéger la langue tibétaine et initie des ateliers de langue."

"Il est évident que le gouvernement chinois a mis en œuvre de manière agressive sa politique d'éducation ces dernières années, conduisant au remplacement progressif du tibétain, et tout cela est lié à ce qui se passe à Dza Wonpo", a-t-il déclaré.

S'adressant à RFA en arrière-plan mardi, un porte-parole du département d'État a déclaré : « Les États-Unis sont aux côtés des nombreux Tibétains opprimés et emprisonnés par la République populaire de Chine pour l'exercice de leurs droits humains.

« Nous exhortons les autorités de la RPC à respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y compris la liberté de religion ou de conviction, consacrés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. »

« Le Tibet reste une priorité pour cette Administration. Nous envisagerons l'utilisation de tous les outils appropriés pour promouvoir la responsabilité des fonctionnaires de la RPC responsables d'atteintes aux droits humains au Tibet", a déclaré le département d'État.

Rapporté par Pema Ngodup et Tashi Wangchuk pour le service tibétain de RFA.

Traduit par Tenzin Dickyi.

Écrit en anglais par Richard Finney.

Eight More Tibetans are Arrested in Sichuan Over Dalai Lama Photos, Language Rights

Many of the more than 100 arrested since late August had promoted the use of the Tibetan language, an important focus of Tibetan national identity. Police in western China's Sichuan province arrested eight more residents of a Tibetan township in Kardze prefecture this month, taking into custody six monks and two laywomen amid a crackdown by authorities on language rights and possession of banned images of Tibetan spiritual leader the Dalai Lama, sources said.

https://www.rfa.org