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13 août 2018

Arles : un temple de bambou pour les photos du moine bouddhiste Matthieu Ricard.

Du 2 juillet au 23 Septembre 2018

( Il est toujours temps et c'est magnifique )

Aux Rencontres d’Arles, cet été, le public ira voir “Contemplation”, l’exposition de quarante photos de Matthieu Ricard. Il repartira avec, en tête, l’écrin qui les abrite : l’émouvante halle de bambou de l’architecte colombien Simon Velez.

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Le noir et blanc de Matthieu Ricard dans le clair obscur de Simon Velez. Ces deux-là étaient faits pour s’entendre. Sous la pénombre de la vaste halle de bambou et de roseau de l’architecte colombien construite exprès pour les recevoir à l’occasion des Rencontres d’Arles, les grands tirages (2 m x 1,5 m) sur papier japonais du moine bouddhiste tibétain trouvent leur juste place. Sur le brun-doré naturel des cimaises, des montagnes se perdent dans la brume, des cavaliers soulèvent la poussière, les méandres d’un fleuve sinuent dans la plaine… A chaque image, sa maxime, écrite de la main même de l’artiste es-méditation : « Même si ma vue est plus élevée que le ciel, l’attention que je porte à mes actes est plus fine que la farine. » On recule d’un pas pour y penser, et l’évidence se fait. Ce bâtiment est une merveille !

Inspiré de l’habitat traditionnel

Posé sur la rive droite du Rhône, de l’autre côté du pont de Trinquetaille, sur une ancienne friche ferroviaire nue comme la main, l’objet, 80 mètres de long sur 15 de large, léger, serein, rassurant, tient à la fois de la halle de marché et de l’espace rituel. Inspiré de la maloca, cet habitat traditionnel du bassin de l’Orénoque, au nord de l’Amazone, où les communautés villageoises vivent sous le même toit, il entretient, malgré les 35 degrés à l’ombre, une atmosphère agréablement ventilée. Voilà qui tient à sa structure ajourée, mais aussi beaucoup à ses matériaux naturels, comme l’explique son architecte, Simon Velez, 69 ans.

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Il est là, mal rasé, rieur et chapeau de paille cabossé, les yeux éperdus d’amour pour sa jeune femme et associée, Stefana Simic, architecte elle-aussi. Elle raconte : « A l’agence où on est que tous les deux, lui tient le crayon, moi, l’ordinateur » Pour mieux défendre son truc de toujours, leur truc à eux deux désormais : le bambou. Plus exactement : Guadua angustifolia Kunth, une espèce endémique en Colombie qui, à entendre el maestro, aurait toutes les qualités : « Il pousse tout seul comme de la mauvaise herbe, et grandit de douze centimètres par jour. En un an, il a atteint les 25 à 30 mètres de haut pour un diamètre à peu près constant de 12 à 14 centimètres. Il faut alors attendre encore trois ans qu’il durcisse bien, et l’on obtient un matériau plus résistant que l’acier ! » Il insiste. « Ce n’est pas moi qui le dit, mais des chercheurs d’une université américaine. »

Résistance à toute épreuve

Voilà plus de trente ans que Simon Velez travaille le guadua. On peut voir sur son site les beautés structurelles qu’il en tire, grâce à une invention qui lui a permis de régler la question de l’assemblage à laquelle se heurtaient ses prédécesseurs, souvent paysans : quand le vent souffle, les cordes cisaillent les tiges et les boulons les font éclater. « J’ai eu l’idée de couler du mortier de ciment dans les entre-nœuds des extrémités des bambous, pour y sceller des tiges filetées qui peuvent se boulonner les unes aux autres. La résistance est alors à toute épreuve ! »

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Mais, pas plus en Colombie qu’en France, le bambou n’a bonne réputation. Là-bas, c’est un matériau méprisé car quasi gratuit, et donc pour les pauvres. Ici, il n’existe même pas dans la nomenclature du CSTB, le centre scientifique des techniques du bâtiment : le permis de construire de la halle n’a été obtenu qu’à titre dérogatoire parce qu’il s’agit d’un bâtiment temporaire qui sera démonté à la fin des Rencontres, le 23 septembre prochain.

Mécénat de Vinci

En effet, Thomas Sorrentino, le promoteur de Contemplation, prévoit d’emmener ensuite les photos de Ricard et leur écrin signé Velez aux quatre coins du monde. Pour permettre ce démontage-remontage indispensable à ces projets d’itinérance, il a bénéficié d’un mécénat de compétence du géant du BTP Vinci. L’entreprise a dépêché en Colombie l’une de ses ingénieure, Anne Visier, manifestement ravie de sortir un temps du béton. « On a commencé par construire un prototype dans leur jardin à Bogota, afin que je puisse « normer » les intentions des architectes, et faire en sorte que les 15 000 éléments que comporte cette construction entrent dans cinq conteneurs et soient autant que possible standardisés et maniables. »

De retour en France, il lui a fallu aussi calculer les risques : le Mistral (en toutes circonstances) et le feu (le temps d’évacuer). Pour couvrir l’édifice, elle a enfin proposé, plutôt que d’importer du chaume d’Amérique latine, d’utiliser de la sagne, le roseau de Camargue utilisé ici depuis des siècles. Au sol, sous les photos, des galets de la Crau, et pour déambuler, un plancher de bambou aggloméré. « Un matériau d’avenir ! » soutient la nouvelle convaincue.

Et Matthieu Ricard, il en pense quoi ? « Aucune idée, je ne l’ai jamais vu, s’esclaffe Simon Velez. Lui vit dans le ciel, et nous, sur la terre. » La rencontre est prévue les 28 et 29 juillet prochain pour un concert-méditation au théâtre antique. !

 

Arles : un temple de bambou pour les photos du moine bouddhiste Matthieu Ricard

Aux Rencontres d'Arles, cet été, le public ira voir "Contemplation", l'exposition de quarante photos de Matthieu Ricard. Il repartira avec, en tête, l'écrin qui les abrite : l'émouvante halle de bambou de l'architecte colombien Simon Velez. Le noir et blanc de Matthieu Ricard dans le clair obscur de Simon Velez.

https://www.telerama.fr
Arles : un temple de bambou pour les photos du moine bouddhiste Matthieu Ricard - Matthieu Ricard

Aux Rencontres d'Arles, cet été, le public ira voir "Contemplation", l'exposition de quarante photos de Matthieu Ricard. Il repartira avec, en tête, l'écrin qui les abrite : l'émouvante halle de bambou de l'architecte colombien Simon Velez.

http://www.matthieuricard.org
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